La surveillance sanitaire des eaux littorales et des coquillages

Mis à jour le 25/11/2022

Afin de garantir un haut niveau de sécurité sanitaire aux usagers des eaux littorales et aux consommateurs de coquillages, les services de l'Etat s'appuient sur un réseau de laboratoires de l'Ifremer afin de mettre en œuvre la réglementation cadrée par des directives européennes.

La surveillance sanitaire des eaux littorales est cadrée à l'échelle européenne par plusieurs directives :

- La Directive cadre sur l’eau 2000/60/CE (DCE) constitue le cadre réglementaire de la politique communautaire de l’eau. Pour les eaux littorales, elle concerne les estuaires et les lagunes (eaux de transition) et les eaux côtières jusqu’à 1 mille du trait de côte. La DCE inclue la « surveillance chimique » (substances dangereuses) et la « surveillance écologique ».

- Le suivi sanitaire des coquillages. Le Règlement (CE) n°854/2004 prévoit un classement des zones de production conchylicole et un suivi régulier des zones classées. A ce titre, l’Ifremer est chargé de l’organisation et du suivi d’un dispositif national de surveillance sanitaire des zones conchylicoles.

- La Directive cadre stratégie pour le milieu marin 2008/56/CE (SMM) met en place un cadre visant à réaliser ou maintenir un bon état écologique du milieu marin ( de la côte aux limites des zones économiques exclusives) des mers européennes.

Au niveau national, la surveillance s'appuie sur le réseau des laboratoires de l'organisme de recherche publique Ifremer qui met en œuvre plusieurs programmes et notamment :

  • ROCCH pour la surveillance des contaminants chimiques,
  • REPHY pour la surveillance du phytoplancton, des paramètres physico-chimiques dans l’eau et des phycotoxines dans les coquillages,
  • REMI pour la surveillance microbiologique dans les coquillages.

Lorsque les analyses démontrent une contamination pouvant entraîner des conséquences sanitaires sur les consommateurs, le préfet de département signe un arrêté visant à retirer des circuits commerciaux les produits incriminés ou à interdire la pêche de loisir tant que la contamination est présente.

L'Ille-et-Vilaine accueille un laboratoire de l'Ifremer à Dinard, compétent notamment pour la surveillance des activités conchylicoles sur le littoral nord de la Bretagne. Pour plus d'informations sur la station Ifremer de Dinard, visitez son site internet.

Les contaminants chimiques : ROCCH

Depuis 1979, le ROCCH, Réseau d’Observation de la Contamination Chimique du littoral, a pour objectif de répondre aux obligations nationales, communautaires et internationales de surveillance chimique des eaux littorales.

La surveillance sanitaire porte sur les trois métaux réglementés (Cadmium, plomb et mercure), les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) représentés par le benzo(a)pyrène, et enfin les dioxines et PCB.

Elle s’effectue sur l'eau, les sédiments et les coquillages.

Les coquillages sont utilisés comme indicateurs car ils accumulent au fil du temps de nombreux contaminants présents dans le milieu.

Pour plus d'informations, cliquez-ici.

Les phytoplanctons et phycotoxines : REPHY

Le réseau de surveillance du phytoplancton et des phycotoxines (REPHY) a été créé par l'Ifremer en 1984, suite à l’observation de nombreuses intoxications de type diarrhéique chez les consommateurs de coquillages en 1983 et 1984, sur les côtes bretonnes. Ces intoxications avaient pour origine le développement dans le milieu littoral de Dinophysis, phytoplancton ayant la propriété de produire des toxines diarrhéiques.

Le REPHY a pour objectifs :

  •  d'observer l'ensemble des espèces phytoplanctoniques des eaux côtières,
  •  de surveiller plus particulièrement les espèces produisant des toxines dangereuses pour les consommateurs de coquillages.

Ces objectifs sont complémentaires, puisque la surveillance régulière de l’ensemble des espèces phytoplanctoniques permet la détection des espèces toxiques et nuisibles connues, mais également d'espèces potentiellement toxiques. C'est la présence de ces espèces toxiques dans l'eau qui déclenche la surveillance des toxines dans les coquillages.

Pour en savoir plus sur les méthodes d'observations employées, cliquez-ici.

Le contrôle microbiologique : REMI

Créé en 1989, puis révisé en 1997, le REMI, réseau de contrôle microbiologique des zones de production conchylicoles a été mis en place par l'Ifremer en vue de préparer les propositions de classement des zones conchylicoles (A, B ou C, voir ci-dessous) et d'effectuer la surveillance sanitaire des dites zones dans les conditions prévues par la réglementation. Il comprend un dispositif de surveillance régulière et un dispositif d'alerte.

  • Le dispositif de surveillance régulière vérifie que le niveau de contamination microbiologique de chaque zone de production reste conforme au classement défini dans les arrêtés préfectoraux et dépistent les épisodes inhabituels de contamination.
  • Le dispositif d'alerte est déclenché par les résultats de la surveillance qui dépassent ou risquent de dépasser les normes définissant les classes de qualité, ou en cas de risque de contamination (rejet polluant, orage), voire d'épidémie constatée ou présumée d'origine coquillière.

La réglementation a défini 3 catégories (A, B, C) pour les niveaux de contamination des zones de production de coquillages. A chaque catégorie des mesures de gestion sont appliquées par les professionnels avant la mise des coquillages sur le marché pour purifier les coquillages si besoin.

Les zones sont définies en Ille-et-Vilaine par l'arrêté préfectoral du 12 août 2022 consultable ici.

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Source : Ifremer