De nouveaux dispositifs de veille sociale et d’hébergement d’urgence pour mieux répondre aux besoins des plus démunis

Mis à jour le 10/02/2022

Publié le 14 février 2020

L’hébergement des plus démunis est un enjeu primordial pour la solidarité nationale et un axe majeur de lutte contre la pauvre. Tout au long de l’année, chaque jour, l’État finance sur tout le territoire de nombreuses places d’hébergement généraliste pour venir en aide à ces publics, les mettre à l’abri et engager un travail d’évaluation sociale et d’accompagnement vers le logement. Une action qui est renforcée en période hivernale. A l’occasion de la création d'un nouvel accueil de nuit à Rennes, point de situation sur le dispositif déployé par l’État en Ille-et-Vilaine.

En Ille-et-Vilaine, les services de l’État, en lien avec les collectivités, les opérateurs et les associations, sont totalement mobilisés pour l’hébergement des personnes sans domicile en situation de grande précarité. Dans le cadre du plan national Logement d'abord et lutte contre le sans-abrisme et de la stratégie de lutte contre la pauvreté, ils s’attachent à compléter ce dispositif en fonction des différents publics et à augmenter sa capacité.

Le dispositif d’hébergement, principalement financé par l’État, s’articule autour de trois axes :

  • le premier accueil et l’hébergement d’urgence, avec le 115, des maraudes, des accueils de nuit, des centres d'hébergement d'urgence et, le cas échéant, des nuitées d'hôtel 
  • l’hébergement d’insertion, avec les centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), qui offrent un accompagnement global et préparent à l'accès au logement
  • l’accompagnement social des personnes mises à l'abri ou hébergées dans les accueils de jour.

En 2019, 12,6 millions d’euros au total ont été consacrés par l’État en Ille-et-Vilaine à ces trois pans de l'hébergement (hors dispositifs dédiés aux réfugiés et aux demandeurs d’asile), permettant de mettre à l'abri, chaque jour, 600 personnes vulnérables (soit trois fois plus qu'en 2018) et de proposer 403 places en hébergement d'insertion.
Si le dispositif est en forte augmentation, avec un doublement des capacités depuis deux ans, il reste cependant sous tension. Ainsi,le taux de réponses positives aux demandes d’hébergement d’urgence reçues par le 115 avoisine en moyenne les 80 % (soit +10 % en quelques semaines). Il permet de mettre à l’abri les personnes les plus vulnérables, en particulier les familles, les victimes de violences ou les personnes connaissant des problèmes de santé.

De nouveaux dispositifs pour mieux répondre aux besoins des personnes en situation de grande vulnérabilité

Afin d'apporter une réponse adaptée aux différents publics en Ille-et-Vilaine, l’État a développé, au cours de ces derniers mois, de nouveaux dispositifs. Sont ainsi à signaler l'augmentation des moyens consacrés aux interventions de rue par des maraudes professionnelles, l’élargissement de l’ouverture d’accueils de jour, la pérennisation à l’année d'un accueil de nuit pour adultes isolés à Rennes, la création, à Rennes également, d’un accueil de nuit destiné à mettre à l’abri les femmes, seules ou avec enfants, en situation de grande vulnérabilité…

Ce jeudi 13 février 2020, en soirée, Michèle Kirry, préfète de Bretagne, préfète d'Ille-et-Vilaine, accompagnée d'Isabelle Knowles, secrétaire générale adjointe de la préfecture d'Ille-et-Vilaine, et de Ludovic Magnier, commissaire à la lutte contre la pauvreté en Bretagne, a visité plusieurs de ces dispositifs d'hébergement.

Michèle Kirry est allée à la rencontre de l'équipe du Samu social de Rennes, dans les locaux de l’unité locale de la Croix Rouge, des  professionnels et de bénévoles de la Croix rouge et des membres du Service intégré d'accueil et d'orientation - SIAO 35  (cet opérateur de l'Etat gère la plateforme téléphonique 115, qui oriente les personnes en demande vers les établissements d’accueil les plus adaptés). A cette occasion, la maraude professionnalisée (composée d’un binôme travailleur social/infirmier) a été présentée. En effet, afin de lutter contre le sans-abrisme, l’État a consacré 370 000€ supplémentaires en Ille-et-Vilaine pour le développement de maraudes professionnelles sur l’ensemble du territoire ou le renfort de maraudes existantes. En complémentarité des acteurs de premier accueil, elles ont vocation  à aller vers les personnes en situation de grande exclusion, d'effectuer de premiers soins et à les accompagner dans l'accès aux droits, afin d'amorcer leur insertion, tout en assurant les traditionnelles missions d'écoute et de réconfort.

La préfète s'est ensuite rendue au nouvel accueil de nuit dédié aux familles monoparentales et aux femmes isolées en situation de grande vulnérabilité, avec enfants en bas âge, enceintes ou seules. Depuis la mi-février, ce lieu, géré par l'association SEA 35 (Sauvegarde de l'Enfant à l'Adulte), est désormais ouvert 365 jours par an de 20h30 à 8h00.

La soirée s'est achevée à l'accueil de nuit pour adultes isolés, financé à 80% par l'État et géré par l'association Saint Benoît Labre. Auparavant uniquement opérationnel pendant la période hivernale, ce lieu, désormais ouvert toute l'année de 20h30 à 8h00, offre, dans Rennes, 40 places à des personnes très démunies.

En Ille-et-Vilaine, un recentrage de l'hébergement d'urgence sur sa mission originelle est résolument engagé, afin de lutter plus effectivement contre le "sans-abrisme" et d'accompagner ces publics vers une plus grande autonomie, passant notamment par l'accès au logement.